Le mariage
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Pourquoi se présenter à
l’Eglise pour demander le sacrement
du mariage ?
Pourquoi ne pas faire comme
la majorité de nos concitoyens,
qui vivent ensemble leur amour,
sans être mariés,
en comptant sur leurs propres forces, leur propre ‘’savoir-être’’,
avec la sensation d’être libres,
et de pouvoir facilement se séparer
si l’heure de l’affection est passée ?
Ou comme ceux qui se marient à
la mairie,
pour disposer d’un statut matrimonial
qui offre une certaine
protection à chacun des deux époux,
en cas de coup dur.
Pourquoi donc se marier à
l’église ?
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Vous savez
que, dans la vie,
il y a des
jours
où il fait beau, très beau
Et qu’il y a aussi des jours
où le temps est plus maussade ;
il y a des
petits nuages, des gros nuages;
parfois il
pleut ;
parfois
même, il fait tempête.
Et vous
savez que si vous ne comptez
que sur vos propres forces,
humaines,
trop humaines,
votre
amour risque
de ne pas résister aux intempéries.
Alors, pour que la maison de votre amour
ne s’écroule pas
lorsque soufflera la tempête,
vous avez décidé d’adopter
deux attitudes indiquées par Jésus,
Dieu venu
parmi nous, Dieu fait homme :
Ecouter ce que Dieu vous dit,
et mettre
en pratique cette Parole.
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Ecouter ce que Dieu vous dit …
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Dieu vous dit qu’ aimer,
c’est donner
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Mettre en pratique
cette Parole :
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Aimer, c’est donner.
Donner un peu, c’est aimer un peu, et cela rend heureux, un peu,
et c’est déjà beaucoup
Tout
donner, donner tout son temps, toute sa vie, toute son énergie,
se donner entièrement,
comme le font un homme et une femme
qui se marient en
disant :
je me
donne à toi, pour t’aimer
fidèlement, tous les jours de notre
vie
c’est
aimer absolument,
et cela
rend heureux, parfaitement …
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L’Eglise va vous poser trois questions :
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Vous allez vous
donner l’un à
l’autre.
Est-ce librement et sans
contrainte ?
Avez-vous bien conscience de
ce que vous
faites ?
c’est-à-dire votre
don de l’un
à l’autre est-il
réel, est-il vrai ?
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Vous
allez vous promettre
fidélité
Est-ce pour toute votre
vie ?
c’est-à-dire votre don de l’un à l’autre est-il total,
absolu, sans
demi-mesure ?
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Dans le foyer que vous allez fonder,
acceptez-vous la responsabilité
d’époux et de parents ?
c’est-à-dire votre don de l’un à l’autre est-il responsable ?
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Autrement dit,
acceptez-vous
de répondre à ce à quoi vous êtes
appelés ?
acceptez-vous de répondre à votre vocation ?
acceptez-vous d’aimer, sans mesure,
et ainsi de vous épanouir, de
fleurir, et d’être heureux ?
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Si vous répondez : oui ,
alors, lisez la suite …
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Pour vous préparer au
sacrement du Mariage,
un guide complet de la
préparation au mariage :
http://www.croire.com/eta/sen/index.jsp?rubId=223
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Ou :
http ://mariage.eklesia.net
ou sur l’une des rubriques ci-contre 8
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Pour en savoir plus sur
Le mariage chez nos frères protestants :
Mariage
protestant
Réflexion sur
les mariages islamo-chrétiens :
http://www.le-sri.com/mmreflex.htm (Site
catholique romain)
Le mariage
d'une musulmane avec un non musulman (parole d'imams)
http://www.le-sri.com/mmfatwa.htm (Site
catholique romain)
Foyer
islamo-chrétien, bibliographie
http://le-sri.com/mmbib.htm (Site
catholique romain)
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DIGNITÉ
DU MARIAGE ET DE LA FAMILLE
Du sentiment amoureux
au lien d'Alliance.
Amour conjugal
Amour vrai et chasteté
Rituel
et textes pour la célébration
Une homélie de circonstance
Mgr Rouet : réflexion sur le sacrement du mariage
Le mariage dans le nouveau testament
Jean
Paul II sur l'indissolubilité
Le
sens du mariage
Le conseil pontifical à propos de la préparation au mariage
A
propos de la sexualité
le
droit canon sur le mariage
Vivre heureux en couple, c'est possible !
Un forum sur le mariage
Promotion
du mariage
Vérité sur la famille: Ecclésia in Europa (exhortation apostolique
de Jean Paul II)
?
annuler un mariage ? causes en déclaration
de nullité de mariage
le site CPM national
Vivre
et Aimer
Cana
Amour et Vérité
couple et stérilité:
Alliance
et fécondité
Enfance et
Familles d'Adption (EFA)
Les
organismes autorisés pour l'adoption
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Vous souhaitez
vous mariez à l’église,
dans l’un des douze villages qui composent la communauté de paroisses
’’Les portes du Kochersberg’’
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Prenez contact
avec
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Jean-Claude HAUBER, Prêtre,
curé de la Communauté de paroisses
‘’Les portes du Kochersberg’’
presbytère, 11, rue de la
mairie 67370 GRIESHEIM / SOUFFEL
Tél. : 03 88 56 04
71
courriel : presbyterecatholique.jean-claude@neuf.fr
Pierre LUCAS, Diacre
7, rue des vergers 67117 ITTENHEIM
Tél. : 03 88 69 11
59 courriel : pierrejosiane.lucas@laposte.net
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Les équipes de
préparation au mariage ( C P M )
Un temps
pour parler
pour écouter
pour échanger
pour se parler l'un à l'autre
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Pour que votre désir de mariage devant Dieu
soit un chemin de découverte, d'engagement et de joie,...
Les équipes de préparation vous offre la
possibilité
de choisir plusieurs lieux de rencontres
avec d'autres fiancés, des couples mariés, un prêtre ou un diacre.
Organisée sous forme de soirées ou d'un dimanche,
elles vous permettront de :
Partager avec d'autres fiancés votre joie et vos attentes
sur le mariage,
Approfondir votre décision de vous marier,
Préparer votre coeur à un engagement pour votre vie
entière,
Rencontrer des couples mariés
et partager avec eux vos espoirs et vos interrogations,
Approfondir ce que
peut être votre relation à Dieu,
Comprendre ce qu'est "le sacrement de mariage",
Construire un dialogue à deux, pour la vie, sur des sujets
importants
(intimité conjugale, vie professionnelle, familles / belles-familles, vie
chrétienne,
enfants à venir,...)
Témoignages
après une session
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Qui contacter
pour participer
à une réunion
de préparation
au mariage
dans les environs
du Kochersberg ?
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à STRASBOURG :
Réunions organisées à STRASBOURG,
au Centre Saint Thomas,
2 rue de la carpe haute (près du Parlement Européen),
de 9 h à
17 h 30
(repas pris en commun, participation financière demandée)
les dimanches 2 mars, 30 mars, 27 avril, 1er juin,
22 juin 2008
Inscriptions : Isabelle et François DEMONGEOT,
17 rue de l’observatoire 67000 STRASBOURG
Tél. : 03 88 60 09
06 courriel : francois.demongeot@wanadoo.fr
à SCHILTIGHEIM :
au foyer Saint Louis, rue de
Vendenheim 67300 SCHILTIGHEIM
un dimanche de 9 à 16 h (repas tiré du sac)
Inscriptions : Presbytère catholique de la Sainte Famille
4, place de l’église 67300 SCHILTIGHEIM
Tél. : 03 88 33 07 25
à MOLSHEIM / OBERNAI :
Week-end au foyer Bon Repos, 1 rue des étangs 67120 MOLSHEIM
le samedi de 17 h 00 à 22 h 00 et le dimanche de 9 h 0 à 12 h 00,
repas en commun le samedi soir (participation financière
demandée)
les 16 et 17 février, 29 et 30 mars, 26 et 27 avril, 24
et 25 mai
lnscriptions : Pascale et Philippe KUNERT
10 rue bâtonnier
Baumann 67280 Niederhaslach
Tél. : 03 88 50 95 05
courriel : rieffel.jacques@wanadoo.fr ou site wwww.cpm.oms67.ifrance.com
à SAVERNE :
Réunions organisées au Centre
Monier – Air et Vie –
rue Sindelsberg 67440 MARMOUTIER
le dimanche de 9 h à 17 h (repas pris en commun)
les dimanches 2 mars et 27 avril 2008
Inscriptions : Anne-Marie FRANCK,
52 côte de
Saverne 67700 SAVERNE
Tél. : 03 88 91 87
22 courriel : marc.wittersheim@orange.fr
à SELESTAT :
au foyer Saint Georges, 4 rue du Gartfeld 67600 SELESTAT
le dimanche de 9 h à 17 h
(repas pris en commun, participation financière demandée)
les dimanches 3 février, 9 mars, 27 avril et 18
mai 2008
Inscriptions : Presbytère catholique Saint Georges
7 rue de
l’Eglise 67600 SELESTAT
Tél 03 88 58 00
38 courriel : cpmselestat@orange. fr
à HAGUENAU :
Centre Paroissial Saint Georges,
3 rue du grenier 67500 HAGUENAU
Dimanches de 9 h à 18 h , repas
pris en commun,
les dimanches 3 février, 6 avril, 18 mai et 8 juin
2008
Inscriptions :
pmaisacenord@yahoo.fr
site internet : http://www.pmaisacenord.canalblog.com/
ou par tél. : 03 88 73 55 91
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Les sessions
de préparation
au mariage
dans le Bas-Rhin
par ordre chronologique
en 2008
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3
février
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HAGUENAU
SELESTAT
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16 et 17 février
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MOLSHEIM / OBERNAI
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2
mars
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SAVERNE
STRASBOURG
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9
mars
|
SELESTAT
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29 et 30 mars
30 mars
|
MOLSHEIM / OBERNAI
STRASBOURG
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6
avril
|
HAGUENAU
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26 et
27 avril
27 avril
|
MOLSHEIM / OBERNAI
SAVERNE
SELESTAT
STRASBOURG
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18 mai
|
HAGUENAU
SELESTAT
|
24 et
25 mai
|
MOLSHEIM / OBERNAI
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1er juin
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STRASBOURG
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8
juin
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HAGUENAU
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22 juin
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STRASBOURG
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Pour vous aider à dire les choses …
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Viens habiter la respiration de notre amour…
Seigneur,
Toi qui nous as créés à ton
image et ressemblance,
homme et femme,
mystérieux mélange de terre animé de
ton souffle divin,
viens
habiter la respiration de notre
amour.
Que chacune de nos aspirations
soit accueil,
et que chacune
de nos expirations soit don,
au rythme
de ton propre amour.
Toi, la
source jaillissante de tout amour
humain,
accorde-nous
la grâce de devenir,
l'un pour l'autre,
un signe de
ton invisible Présence,
un appel à
aimer sans retour,
un sacrement,
un chemin qui conduit vers ton Royaume de vie éternelle.
Seigneur,
donne-nous assez de foi
pour bâtir
la maison de notre amour,
pierre
par pierre, sur le Roc du Christ.
Garde-nous des lézardes qui la
menaceraient de ruine.
Apprends-nous à bâtir une maison
qui ferme ses volets aux mauvais vents de
l'usure du temps
et ouvre ses portes à tous ceux qui ont besoin
de réchauffer leur cœur
à la vive flamme
de notre bonheur.
Seigneur,
apprends-nous à tisser le
manteau de notre amour
avec les mailles
de la fidélité,
du
pardon et de la patience,
de la
vérité, de la joie
et de la souffrance.
Aide-nous à ne filer aucune petite maille,
source d'une irrémédiable déchirure.
Quand viendront les heures de tempête,
donne-nous
la force de jeter vers Toi
l'ancre de la prière
afin de pouvoir atteindre,
ensemble, et pour toujours,
la
rive de ton
éternité.
Seigneur,
que la gratuité
et la fécondité de notre amour
chantent ton Alliance avec la terre
et célèbrent les noces du Christ et du peuple de Dieu.
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Ne craignez pas de lire ce qui
suit …
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Sept pistes d’attention
pour que, dans un couple, l’amour prenne racine,
et donne du fruit en son temps
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1. Suis-je
capable de dire mon amour ?
Je l’aime, cela va sans dire …
mais cela va tellement mieux en le disant.
Lui ai-je dit au moins une fois aujourd’hui que je l’aime ?
Si oui, avec quels mots ? avec quels gestes ?
Si non, qu’est-ce qui m’en a
empêché ?
Est-ce que, chaque jour,
j’arrose de tendresse la plante de notre amour ?
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2. Ai-je,
du matin au soir, porté attention à mon conjoint ?
Ce
qu’a vécu mon conjoint dans sa journée m’intéresse-t-il ?
A quel moment de la journée l’ai-je écouté ?
Ai-je été attentif à ce qu’il (elle) n’a pas dit,
mais qu’il (elle) a manifesté par des
petites remarques,
des petits signes de joie, ou
d’irritation, ou de tristesse, ou de fatigue ?
Quand un nuage est passé, ai-je vu son ombre voiler la clarté de
notre ciel ?
Avant de prendre une décision, et d’agir,
ai-je à
cœur de recueillir l’avis de mon conjoint ?
Est-ce que je me laisse déranger
pour être et
agir avec lui (elle) ?
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3. Mon cœur est-il ouvert ?
Suis-je attentif (attentive) à mon état intérieur
quand nous sommes ensemble
?
Suis-je ouvert(e) à sa tendresse,
à son amour, à son désir
?
Est-ce que j’accepte d’être dépendant de lui (d’elle) ?
Est-ce que je reconnais que l’amour qui nous habite vient d’un Autre
qui nous l’a donné ?
Est-ce que, le soir,
je prends quelque temps pour revoir
rapidement ma journée,
y re-cueillir les belles choses qui m’ont
été données,
notamment à l’intérieur de notre couple,
mais aussi ce que j’ai
vécu avec mal,
ce qui m’a blessé(e),
ce qui a été mal dit ?
Est-ce que j’ose lui parler de ces belles choses,
et de ce que j’ai mal vécu ?
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4. Dans une situation difficile,
suis-je capable d’envisager au lieu de dévisager ?
Dans les difficultés, suis-je
prêt à ne pas juger,
et même à changer
d’opinion,
et à poser un autre regard
sur ce qui me dérange ?
Sommes-nous disposés
à « ne pas laisser le
soleil se coucher sur notre colère » ?
Ai-je le désir de renouveler ma façon de pardonner ?
Ai-je le courage de
renoncer au mutisme dévastateur,
ai-je le courage de faire le premier pas pour
rompre le silence de la bouderie ?
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5. Est-ce que je veille à remettre de l’huile
dans la lampe ?
Prenons-nous régulièrement le temps
de nous arrêter de courir, de nous
asseoir,
de nous écouter, de nous parler ?
Trouvons-nous le temps de ressourcement pour tous les deux,
des sorties ensemble, des soirées entre nous,
des démarches spirituelles vécues à deux,
portés par la respiration
d’une communauté
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6. Ai-je envie de vivre avec humour ?
Savoir rire, sans se moquer …
Savoir rire de soi, de ses
travers,
de ce qui nous arrive, des
évènements, …
voilà qui dédramatise, dénoue
les petits conflits,
permet de prendre la distance nécessaire
qui nous permet de nous
voir vivre,
d’en sourire,
et de ne pas nous prendre
pour le centre du monde.
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7. Nous sentons-nous envoyés ?
Notre
porte est-elle vraiment ouverte à qui viendra ?
Sommes-nous disposés à nous rendre proches
de ceux que nous rencontrons
sur le chemin de la vie,
à les écouter sans les juger,
à les laisser parler
jusqu’au bout,
sans les couper, dans leur façon de se dire ?
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Est-ce que,
dans notre amour au quotidien,
nous
donnons à voir Dieu qui fleurit ?
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Une histoire d’amour
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Qu’est-ce
que l’être humain ? Un être
qui aime
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Dans les toutes premières pages du
premier des livres de la Bible, la Genèse,
se trouvent deux récits ‘’poétiques’’ ou ‘’mythiques’’,
deux récits de l’origine de l’être
humain.
Ce qui est dit là est essentiel.
Dans le premier récit (Gn.,1, 27), il est écrit :
‘’Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa. Mâle
et femelle il les créa.’’
Chaque être humain
est une image de Dieu ; et Dieu est la relation entre deux différences.
Voilà une façon de dire l’amour.
Oui, quand deux êtres différents ont entre eux des relations d’amour,
c’est Dieu qui se manifeste, c’est Dieu qui fleurit.
Dans le deuxième récit (Gn,2,24),
l’histoire de l’être humain se joue tout entière dans la relation
homme-femme.
L'homme est le commencement. Rien
n'existe avant lui.
Ce n'est que lorsqu'il est là qu'apparaissent la nature et les animaux.
Mais rien ne peut combler sa solitude. Sa domination le rend encore plus
solitaire.
Ceux qu'il domine ne peuvent être partenaires, justement parce qu'il en est le maître.
La relation ne sera possible que lorsque l'autre sera un autre lui-même,
"I'os de ses os, la chair de sa chair",
quelqu'un de sa race, de même naissance, pour ne pas dire de même nature.
Alors la relation, la donation à
l'autre devient possible:
"L'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme,
et les deux ne feront qu'une seule chair’’.
Le mariage est départ : on largue les
amarres.
Il faut une rupture pour que l'unité puisse se faire.
On se détache pour s'attacher. "Et les deux ne feront qu 'une seule
chair".
S'il est permis de voir là une allusion
à l'union sexuelle du couple, le texte en dit davantage :
ils ne font qu'un seul être.
Il indique l'unité des personnes, la communion profonde entre elles.
L'horizon maintenant, c'est l'unité à faire pour que les deux deviennent un
seul être.
Il y a tout un chemin à parcourir
pour que chacun arrive à considérer l'autre comme sa propre chair,
comme quelque chose d'inséparable de soi, de son histoire, de ses projets.
Il ne s'agit pas de fusion, mais de communion.
Ils restent deux, même s'ils ne font qu'une seule chair.
Communauté du couple et communauté des
corps vont de pair.
La communauté des corps est sacrement de la communauté d'être,
elle la signifie, la rend palpable et la réalise.
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Ce que Jésus nous dit dans les Evangiles
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On ne peut pas dire que la réflexion sur le mariage
tienne une grande place dans les évangiles et dans l'enseignement de Jésus.
Mais si les épisodes qui y font allusion sont très courts, ils sont promis à
un bel avenir.
Ce
qui est le cœur de l'enseignement de Jésus à ce sujet (Mt, 19, 1-9)
se situe dans le droit fil des textes de la Genèse.
C'est à propos de la fragilité du mariage qu'on demande à Jésus de
s'exprimer.
Ceux qui l'interrogent trouvent normal que beaucoup de mariages se terminent
en divorce.
Alors, ils demandent à Jésus de légiférer sur le divorce et d'en fixer les
normes :
" A quelles conditions, est-ce légitime ?"
La réponse de Jésus apparaît autant en décalage avec son
temps qu'avec notre époque.
Pour les contemporains de Jésus, comme pour nos contemporains, le divorce va
de soi.
L'incompréhension sur ce sujet ne date pas d'aujourd'hui, elle a 2000 ans.
Dans
sa réponse, Jésus se réfère au deux premiers chapitres de la Genèse.
Du premier chapitre, il garde : "Homme et femme il les créa"
Du second : "L'homme quittera son père et sa mère et les
deux ne feront qu'une seule chair".
Jésus va tirer de ce texte une conclusion que personne
n'en avait jamais tirée jusqu'ici :
puisque, dès le commencement, Dieu
les a voulus un :
"ce que Dieu a uni,
I'homme ne peut le séparer".
Ceux qui ont été une seule chair ne peuvent plus devenir deux.
La phrase "L'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa
femme "
a un caractère irréversible.
Cette indissolubilité, Dieu l'attend de tout mariage et pas seulement
du mariage des croyants.
Jésus reproche à la loi juive d'avoir, pour répondre à la faiblesse des
hommes,
édulcoré le dessein créateur.
On ne peut ériger ce qui a été concédé à la faiblesse humaine
comme loi du mariage pour l'humanité.
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Ce que dit Saint Paul
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La même chose que Jésus :
"A ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi mais le Seigneur :
que la femme ne se sépare pas de son mari ;
si elle en est séparée, qu'elle ne se remarie pas ou qu'elle se réconcilie
avec son mari
et que le mari ne répudie pas sa femme " (1 Cor 7/10-11).
Il
se fait l'écho de l'évangile, mais en précise la portée.
La parole du Christ ne lui paraît pas interdire la séparation,
même si c'est une situation anormale qui doit mener à la réconciliation,
mais elle interdit une nouvelle union, même si la réconciliation apparaît
impossible.
Aimer, comme
le Christ a aimé l'Eglise,
c’est-à-dire entièrement, absolument, sans mesure :
il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
"L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme,
et les deux ne feront qu'une seule
chair".
Cette phrase s'applique au couple "Christ - Eglise" ::
"Ce mystère est grand, il s'agit du Christ et de l'Eglise’’ (Ephésiens, 5, 21-33)
Le
couple Christ – Eglise est le couple
dont tous les autres doivent s'inspirer.
Jésus a quitté son Père pour s'attacher à l'Eglise et ne
faire qu'un seul corps avec elle.
Ce sont là les noces véritables :
Jésus a tellement aimé tous ses frères, les enfants de Dieu, qu’il a donné sa
vie, toute sa vie,
pour eux, sur la Croix.
Le mystère de la Croix est le mystère nuptial par excellence.
Et le mémorial de la Croix, le repas Eucharistique, célèbre lui aussi ce
mystère des Noces :
le Christ livre son corps pour ne faire avec nous qu'un seul Corps.
Ce qui se passe à la Croix et dans l'Eucharistie rejoint
ce qui passe dans le mariage :
se livrer tout entier pour ne faire qu'un avec celui à qui on se livre.
En se donnant le sacrement du
mariage, les mariés se disent l’un à l’autre :
’’je te reçois comme époux(se), et je me donne à toi,
pour t’aimer fidèlement, tous les jours de notre vie.’’
Je te donne ma vie, entièrement, absolument,
sans mesure,
comme le Christ a donné sa vie pour ses frères, qu’il aime.
Tout
mariage devrait ressembler à celui du Christ et de l'Eglise.
Il doit être à son image et à sa ressemblance.
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A
l’attention des époux :
Comme un mari prend soin de son épouse, le Christ a pris
soin de nous.
Réciproquement, les maris doivent aimer leurs femmes comme le Christ
a aimé l'Eglise.
Aimer comme lui, non pas en dominant,
mais en se livrant, en se consacrant totalement à elle.
Comme le Christ, leur souci doit être la sanctification de leur épouse,
sa complète ressemblance au Dieu saint.
Il s'agit de se décentrer de soi pour se centrer sur elle,
de se livrer à elle comme le Christ s'est livré.
Aimez-la comme vous vous aimez, car vous ne faites qu'une seule chair.
Aimer son épouse, c'est s'aimer soi-même,
c'est vouloir le bien de l'autre comme son propre bien,
tenir à l'autre autant qu'on tient à soi.
Ce qui est bon pour l'autre est bon pour moi.
Aimer l'autre fait partie de l'amour de soi, c'est la meilleure façon de
s'aimer soi-même.
A l’attention des épouses :
" Femmes soyez soumises à votre mari comme au
Christ".
La soumission (au moins théorique) de la femme à son mari
allait de soi dans la culture à laquelle appartenait Paul.
Mais, une fois cette soumission acceptée comme allant de soi, Paul met tout
en place
pour que cette soumission ne soit pas soumission à la tyrannie de l'homme.
Si le mari se conduit vraiment comme le Christ,
et si tout ce qu'il demande à sa femme a pour but, non de se satisfaire lui-même,
mais de contribuer à la rendre plus sainte, plus belle, plus achevée,
I'adhésion de l'épouse en sera facilitée.
Se soumettre sera son intérêt, puisqu'il ne doit commander que ce qui est bon
pour elle.
La soumission ne sera pas crainte servile de celle qui fait la volonté de
l'autre par peur,
parce qu'elle ne peut pas faire autrement,
mais la soumission amoureuse de celle qui dit :
"Je t'obéis parce que je t'aime, et parce que je sais que tu m'aimes
et que ce que tu me demandes ne peut être que pour mon bien ".
A l’attention des épouses et des époux :
En proposant l'amour du Christ et de l'église comme
référence,
Paul faisait faire un grand pas aux mariages de son temps.
Il empêchait le rapport homme-femme de devenir un rapport tyrannique du type
maître-esclave.
A son époque, vivre de cette façon un mode de vie que tout le monde
trouvait normal,
c'était déjà une libération.
C'était une façon provisoire de désamorcer une situation contestable
que personne n'imaginait devoir changer.
Dans certaines cultures aujourd'hui, vivre de cette façon serait peut-être encore un
grand progrès.
Mais la situation a changé.
Il n'y a pas de raison d'exiger la soumission des épouses aux maris
et de contester l'égalité entre les
sexes
sous prétexte que Paul a demandé aux femmes d'être soumises à leur mari.
Il était prisonnier de son temps.
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Les paroles de saint Paul sont toujours d'actualité pour
rappeler
à ceux qui ont l'autorité qu'ils ne doivent pas
la mettre au service de leurs intérêts,
mais la mettre au service des intérêts de ceux à qui ils commandent
et de la communauté tout entière,
et à ceux qui obéissent qu'ils doivent le faire
en hommes libres.
Les paroles de Paul sur le mariage n'ont pas perdu non
plus toute leur pertinence.
On peut très bien dire "Aimez votre conjoint comme le Christ a aimé
l'Eglise"
et le demander aussi bien à la femme qu'au mari.
Cela, tout le monde l'admet facilement aujourd'hui.
Mais pourquoi ne pas continuer à dire aussi :
"Soyez soumis à votre conjoint comme au Christ" ?
Ceci s'appliquant, tour à tour, à l'homme aussi bien qu'à la femme.
Quand tu demandes à l'autre quelque chose,
demande-lui, comme le Christ, ce qui est bon pour lui et non ce qui est bon
pour toi.
Et quand ton conjoint te demande quelque chose
et que tu acceptes sa volonté,
que ce ne soit pas en bougonnant,
en cédant comme un esclave pour ne pas avoir d'histoire,
mais que ce soit vraiment par amour,
pour vouloir ensemble ce qui est bon pour vous.
L'objectif, c'est, aujourd'hui comme hier,
d'aboutir à une volonté commune de devenir vraiment un.
S'aimer, c'est vouloir ensemble ce qui est bon pour nous.
Quand il y a de l'amour dans un couple,
le " Soyez soumis les uns aux autres" est sans danger.
Je peux faire confiance à ce que me demande l'autre,
puisqu'il me le demande pour mon bien et notre bien.
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Livrer
son corps pour ne faire qu'un corps
Si les époux s'aiment de cette façon-là, ils s’aiment
comme le Christ aime l'Eglise.
Mais ils s’aiment non seulement en s'aimant de cœur,
mais aussi en s'unissant physiquement
l'un à l'autre.
Faire qu'une seule chair ne signifie pas seulement ne faire qu'un seul être,
un seul cœur,
mais aussi ne faire qu’un seul corps.
Un homme et une femme sont sacrement de l'union du Christ
et de l'Eglise,
non seulement quand ils s'aiment comme le Christ a aimé l'Eglise,
mais aussi quand ils s'unissent comme le Christ s'unit à l'Eglise,
dans le don du Corps à l'autre pour ne faire qu'un seul corps ensemble.
L'union sexuelle, et pas seulement l'amour conjugal, est sacrement.
C'est l'amour conjugal tout entier sans en exclure sa dimension corporelle
qui est sacrement.
Pour saint Paul et l'Eglise, ce don du corps est tellement bon
que Dieu n'hésite pas à en faire la figure de son propre don.
C’est pourquoi l'Eglise a un profond respect pour l'union
d'amour d'un homme et d'une femme.
Si l'union des corps a pour vocation de signifier et
actualiser l'union du Christ et de l'Eglise,
ce ne peut plus être un geste banal,
le contact rapide d'épidermes à la recherche d'un plaisir éphémère,
voire un geste d'affection.
C'est au contraire le signe du don total à l'autre.
Le corps dit à qui appartient le cœur
: là où est ton corps, là est ton cœur.
On ne donne son corps qu'à celui ou celle avec qui on a fait alliance.
Donner son corps à l'autre, c'est le
don suprême.
Le corps, c'est ce qu'on donne en dernier,
quand on est allé jusqu'au bout de l'amour et qu'on est décidé à se donner
pour toujours.
Pour l'Eglise, ce don ne peut venir qu'au terme, lorsque
le couple est décidé
à ce que le chemin commencé ensemble
aille jusqu'au bout ensemble.
Il est signe d'un don total, la conclusion d'une Alliance pour toujours;
sinon, il est prématuré, ou pire,
mensonge :
je donne mon corps, mais je ne me donne pas, je me prête tout au plus.
Ce don n'engage à rien.
Le don du corps est donc essentiel
pour que le mariage soit vraiment sacrement de l'Alliance du Christ et de
l'Eglise.
Cela est si vrai que, pour l'Eglise, le mariage ne sera totalement achevé,
sacramentel
et définitivement indissoluble que lorsque le don de soi "Je me donne
à toi pour t'aimer"
aura été scellé par le don du corps.
Tant qu'il n'a pas été ‘’consommé’’, le mariage reste suspendu.
Les époux ne peuvent y mettre fin d'eux-mêmes en reprenant la parole donnée,
mais l'Eglise se reconnaît, s'il y a des raisons valables, le droit d'y
mettre fin, de le dissoudre
et de permettre un autre mariage.
Plus même, si les époux sont incapables de s'unir sexuellement pour une
raison médicale,
antérieure au mariage, I'Eglise refuse de considérer ce mariage comme valide.
Quand le don du corps est impossible, le mariage est impossible.
Pour se marier, il faut pouvoir se donner l'un à l'autre de cœur et de corps.
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Pour toute notre vie
Quand le Christ fait alliance, c'est pour toujours. Il ne
reprend pas son amour.
Il continue à aimer même celui qui l'a abandonné.
Il ne s'arrête pas d'aimer parce qu'il a été rejeté, parce que l'autre n'est
pas fidèle à sa parole.
Il n'entreprend pas une Alliance nouvelle parce qu'on n'a pas été fidèle à la
première.
Devenu une seule chair avec nous, il n'est pas question pour lui de séparer ce
que Dieu a uni.
L'Eglise voudrait que les époux soient capables de la même
fidélité.
Cela ne pose pas de problèmes lorsque les époux s'aiment
et n'éprouvent aucune difficulté à rester ensemble.
Mais lorsque l'autre s'éloigne et n'aime plus ? Lorsque le couple n'existe
plus,
en quoi pourrait-il être encore sacrement de l'amour du Christ pour son Eglise
?
L'Eglise ose prôner quelque chose d’incompréhensible et de
difficile à admettre.
Elle pense que la fidélité à un mariage brisé peut être encore signe de
l'amour du Christ,
que l'échec du mariage ne doit pas entraîner nécessairement la fin de l'amour.
Lorsque celui qui a été abandonné continue à aimer et à rester fidèle à celui
qui l'a abandonné
en lui réservant son corps et son cœur, en ne le donnant à personne d'autre,
il est sacrement, signe efficace de l'amour blessé du Christ.
Par sa fidélité, il rend visible et actuel l'amour blessé du Christ qui
continue à aimer
et à attendre celui qui peut-être ne reviendra jamais.
Il expérimente dans son cœur et dans sa chair le mystère du Christ abandonné
et il en témoigne aux yeux de tous. Dans son échec, il peut encore être
sacrement.
Cela paraît déraisonnable à beaucoup,
mais c'est le Christ lui-même qui est déraisonnable d'aimer encore celui qui
ne l'aime plus.
Il ne s'agit pas de condamner ceux pour qui c'est trop,
mais de rappeler que Dieu ose proposer aux hommes d'aimer aussi loin qu'il a
aimé,
d'être sacrement, signe de son amour jusque-là.
Tout cela est admirable, et sans doute hautement
souhaitable,
mais très loin de ce qui se vit réellement, et peut être au-delà des
possibilités de beaucoup.
Ce serait être sans cœur que de rappeler l'idéal en ignorant les difficultés
de ceux
qui se débattent sans y arriver, ou en condamnant ceux pour qui c'est
impossible.
Aimer, au sein d’un couple, comme le Christ a aimé
l'Eglise,
c’est-à-dire absolument, totalement, sans mesure,
n'est pas plus à notre portée que le "Soyez parfaits comme votre Père
céleste est parfait".
Des couples vivent durement la fidélité.
Il peut paraître inhumain de maintenir un couple qui n'est plus que de
façade,
et encore plus inhumain de vouloir rester seul sans chercher à rebâtir un
couple
qui apportera ce que le premier n'a pu donner.
L’Eglise connaît, et reconnaît la souffrance de ceux qui ont essayé de
reconstruire sur les ruines et qui se sentent exclus, rejetés, mal
aimés, alors qu'ils aiment,
peut-être enfin comme jamais ils n'avaient aimé jusque-là.
Il ne faut pas dire que ces couples n'ont plus rien à voir avec la
réalité sacramentelle du mariage.
Bien sûr leur mariage ne peut, du moins tant que vit le premier conjoint,
être un sacrement
au sens propre et technique du terme,
car il y a, à son origine, une rupture qui l'empêche de l'être vraiment.
Pourtant l'Eglise ne demande pas de rompre ce couple si difficilement
reconstruit,
même si elle pense qu'un autre choix aurait pu être possible.
Que leur est-il demandé maintenant sinon de s'aimer autant qu'ils le peuvent,
de se pardonner, d'être fidèle l'un à l'autre
et de vivre dans ce couple l'indissolubilité qu'ils n'ont pu vivre dans le
premier ?
N'est-ce pas reconnaître que ce couple est appelé à vivre un amour
qui ressemble de mieux en mieux à l'amour dont le Christ aime l'Eglise
et que cette ressemblance est semence et fruit de la grâce de Dieu ?
Ce n'est pas parce qu'il ne peut être parfaitement signe
que ce couple est dispensé de le devenir autant que cela lui reste possible,
et qu'il n'y a absolument rien de sacramentel dans la façon dont vivent ces
époux.
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Le texte qui précède a été rédigé à partir de la conférence
donnée par le Père Charles Bonnet, Provincial de Saint-Sulpice
dans le cadre du Colloque du 50e anniversaire de la Charte des équipes
Notre-Dame.
Texte paru dans le n° 114 de la Revue Alliance,
revue pour les couples d'aujourd'hui, pour les éducateurs,
pour tous ceux qui se posent des questions sur l'amour, le couple, le
mariage, la famille.
Siège de la Revue Alliance, 49, rue de la Glacière 75013 Paris.
Tél.: 01 43 31 78 05.
Lu sur le site www.portstnicolas.org ,
page http://www.portstnicolas.org/cms.php?pageid=571
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