L’ Eucharistie ( la communion ) : le sacrement de la rencontre
Nous savons, de façon certaine, parce que cela est attesté par des historiens, que Jésus de Nazareth a existé, que ce que Jésus a dit, et a fait, est raconté dans des livres que l’on appelle les Evangiles, qui ont été écrits plus de 50 ans après les faits, par des hommes qui ont été témoins oculaires ( Matthieu, Jean ), ou par des hommes qui ont écrit ce que les témoins oculaires leur avaient dit (Marc, Luc ). Nous savons que les paroles et les gestes de Jésus, qui sont racontés dans les Evangiles, sont le reflet, la relation, de ce que Jésus a vraiment dit et fait.
Ce que nous croyons, dans la confiance (la foi), c’est que ces paroles et ces gestes sont vrais, profondément vrais. Nous croyons, dans la confiance (la foi), en la vérité profonde des derniers mots que l’Evangile écrit par Matthieu  met dans la bouche de Jésus : «  je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Oui, mais comment ? Les êtres humains que nous sommes ont besoin de signes, sensibles, que l’on peut voir, entendre, toucher, goûter, sentir, pour trouver « sens » à leur vie. Jésus, comment pouvons-nous le voir l’ entendre le toucher le goûter le sentir ?
Essentiellement de deux manières, sous deux formes.
	La première façon que Jésus prend pour nous rencontrer, c’est à travers celle ou celui qui est le plus petit, le plus faible, le plus pauvre, le moins grand, le moins puissant, le moins riche, c’est à travers celle ou celui qui a faim, qui a soif, qui est étranger, qui est nu ou mal habillé, qui est malade, qui est en prison (Matthieu, 25, 40)
	La deuxième façon que Jésus prend pour nous rencontrer, c’est à travers les sacrements, et de la façon la plus intense dans le sacrement de l’Eucharistie : (Constitution de la Liturgie, n° 7)
Aller à la messe, participer, prendre part au sacrement de l’Eucharistie, c’est répondre à l’invitation que Dieu nous fait, et Le rencontrer pour l’écouter, Lui parler, Le toucher sous une forme accessible à nos sens.
C’est en premier lieu répondre à un appel que nous lance l’Eglise sous la forme des cloches qui sonnent pour nous appeler, sous la forme du bulletin paroissial, sous la forme de l’invitation formulée par l’une de nos sœurs ou l’un de nos frères, Déjà, dans l’Ancien Testament (le livre du Lévitique), le Seigneur disait à Moïse : « appelle, convoque (eklèsiason) [c’est la première fois que l’on trouve dans la Bible l’expression : faire écclesia, faire Eglise] toute la communauté à l’entrée de la tente de la rencontre » (à l’époque, il n’y avait pas de bâtiment construit en dur, il n’y avait que des tentes)
Une invitation à nous arrêter de courir, à quitter pour un petit temps nos pré-occupations matérielles, même légitimes pour retrouver l’essentiel :  « Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part  [Marie se tenait assise aux pieds du Seigneur, elle écoutait sa parole] : elle ne lui sera pas enlevée (Luc, 10, 41-42)
C’est, en deuxième lieu, faire assemblée, faire Eglise, non pas aller à une réunion d’association, mais nous réunir, entre sœurs et frères du même Père, le Père de Jésus, notre frère, au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Parce que nous croyons que, quand deux ou trois (ou plus) sont réunis au nom de Jésus, alors Dieu est là, au milieu d’eux (Matthieu, 18, 20).
Alors, c’est comme lorsque l’on est invité chez celle ou chez celui que l’on aime. Quand on arrive, on la (ou le) regarde. On lui dit : c’est bien toi ! On l’embrasse, comme pour lui dire : « regarde-moi, ouvre-moi ton cœur ! » A la messe, c’est ce que l’on fait au moment du « Kyrie eleison ». C’est le moment où nous sommes invités à embrasser Dieu, et à lui dire : « Dieu, toi dont le cœur est infiniment plus grand que notre cœur d’être humain, regarde-moi dans ton amour. Je suis un être au cœur blessé. Dans ton amour, embrasse-moi. Inonde-moi de ta clarté ».
		Et puis, on lui dit : comme tu es beau ! comme tu es belle ! A la messe, c’est ce que l’on fait au moment du «Gloria » « Mon Dieu, tu es grand, tu es beau, Dieu vivant, Dieu d’amour ! »
Arrive le moment où on lui dit les mots qui nous tiennent le plus à cœur, les paroles les plus importantes, ce qui ne peut pas attendre. A la messe, pareil ! C’est ce que l’on appelle « la collecte ». C’est une prière, courte, mais très belle, la prière du jour, la prière que, partout dans le monde, le pape, tous les évêques, tous les prêtres, tous les diacres, toutes les moniales et tous les moines, et tous les laïcs qui participent à la liturgie des heures [ cette prière s’appelle »oraison » dans la liturgie des heures. Pour connaître l’oraison de ce jour, cliquez ici : http://lpdk.free.fr/liturgie/docs/liturgie11.htm ] disent ensemble, faisant ainsi Eglise.
Ensuite, on l’écoute. On écoute ce qu’il a à nous dire. A la messe, c’est ce que l’on appelle ‘’la liturgie de la Parole’’. C’est le moment où nous écoutons Dieu nous parler à travers une lecture de l’ancien testament, qui nous relate ce qu’ont dit les pro-phètes, ces ‘’trompettes à travers lesquelles Dieu parle’’, à travers la psalmodie d’un psaume, qui est une autre façon, poétique et imagée, d’écouter la Bible, à travers la lecture d’une lettre d’un apôtre (saint Paul, saint Jean, saint Pierre, saint Jacques) à travers la lecture de l’Evangile, qui nous dit ce que Jésus a dit, et ce que Jésus a fait.
Ecouter ce que Dieu nous dit. La première des conditions pour pouvoir écouter, c’est de savoir se mettre à l’écart de l’agitation du monde, savoir faire taire les bruits et les pensées qui s’agitent dans nos têtes, savoir se taire, pour un moment, faire silence. Alors, et alors seulement, nous pouvons entendre, et écouter. La deuxième des conditions pour pouvoir écouter, c’est de permettre à la personne que l’on écoute de s’exprimer, sans la couper, sans l’interrompre, même si ce que cette personne nous dit nous dérange, sans regarder, ni penser ailleurs, en la regardant, en lui souriant.
Les mots que nous venons d’écouter ont été écrits et prononcés il y a plus de 2000 ans ! Il est normal que nous ne comprenions pas bien tout de suite certaines subtilités. Bien plus, on ne peut pas être chrétien tout seul. Pour goûter la saveur que ces textes peuvent avoir pour notre vie, aujourd’hui, nous avons besoin d’être accompagnés dans leur méditation. C’est le rôle de l’homélie : Nous aider à mettre en pratique la Parole que nous avons écoutée.
Pour approcher les textes que l’Eglise propose chaque jour, être accompagné dans leur méditation, goûter la saveur qu’ils peuvent avoir pour notre vie, aujourd’hui, vous pouvez cliquer sur http://www.homelies.fr
« Tout homme qui écoute ce que je vous dis là, et le met en pratique, est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison ; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. » Matthieu, 7, 24-25
Et maintenant, parler ..
Et tout d’abord, professer la foi, dire tout haut devant nos sœurs et nos frères, en communauté, en faisant Eglise, en communion avec les milliards de chrétiens de tous les temps qui vivent, ont vécu, et vivront dans tous les endroits du monde, dire en qui nous croyons. De même qu’un être humain ne peut pas vivre sans parole, de même, une foi qui ne s’exprime pas est une foi morte.
Oui, il importe que chaque chrétien puisse dire tout haut, en Eglise, d’une façon ou d’une autre, en utilisant une formulation ou une autre, qu’il croit que Dieu est (Mon nom est : Je suis, YHWH Exode, 3, 13 ), que Dieu est éternellement.
qu’il croit que Dieu, en la personne du Père, a créé le ciel, la mer, la terre et les rivières, les arbres et les fleurs, et les fruits de la terre, le soleil, la lune, les oiseaux, poissons et animaux, et pour tout achever, homme et femme, son image. qu’il croit que lorsqu’il voit le ciel, la mer, la terre et les rivières, les arbres et les fleurs, et les fruits de la terre, le soleil, la lune, les oiseaux, les poissons et les animaux, les hommes et les femmes, il voit ce qui a été créé par Dieu, il voit le reflet de Dieu.
qu’il croit que Dieu s’est fait homme en la personne de Jésus, Dieu, né de Dieu, véritablement Dieu, né du véritable Dieu, dont la nature est la même que celle du Père, par qui tout a été fait, qui, pour nous les hommes, et pour notre salut, notre paix, s’est fait homme, vraiment homme, a été engendré (il n’a pas été créé), conçu du Saint Esprit, est né de Marie. qu’il croit que les Evangiles sont le récit de ce que Jésus a fait et dit. qu’il croit que Jésus, Fils de Dieu, et en même temps homme, vraiment homme, a été crucifié, est mort, a été mis dans un tombeau fermé par une lourde pierre, a été ressuscité la troisième jour, le matin de Pâques, est monté aux cieux le jour de l’Ascension, est assis à la droite de Dieu, d’où il viendra pour juger ceux qui sont vivants et ceux qui sont morts.
qu’il croit que, depuis le jour de la Pentecôte, Dieu se manifeste aux hommes sous la forme de ce que l’on appelle, habituellement, le Saint Esprit, qui, en fait, est le Souffle Saint, celui qui nous fait vivre (ne dit-on pas de quelqu’un qui meurt qu’il rend son dernier souffle ? ), et faire des choses que sans lui, on ne ferait pas, c’est-à-dire, d’une façon ou d’une autre, aimer celle ou celui qui est à côté de nous. Le Souffle Saint, c’est comme le vent : personne n’a jamais vu le vent, mais chacun peut voir la feuille de l’arbre bouger, et les tuiles s’envoler … S’il n’y avait pas de vent, que pourrait-il voir  ?
qu’il croit que Dieu, tout au long de l’histoire, se manifeste aux hommes en se servant des bras, des mains, des pieds, des bouches de ses enfants, qui forment ce que l’on appelle l’Eglise, qui est son corps visible, composé de membres divers, qui est comme un chœur aux multiples voix, qui chante en polyphonie, même s’il arrive, parfois, qu’il ne s’accorde pas.
qu’il croit que nos grandes sœurs et nos grands frères en amour, les saintes et les saints, voient Dieu face à face, que nous sommes en union avec eux (la communion des saints), qu’au terme de sa vie terrestre, tout n’est pas fini, que sa mort sera un passage vers la vie et le bonheur sans limite, qu’il ressuscitera, comme le Christ au matin de Pâques. que la vie éternelle est déjà commencée.
Et puis, maintenant, accomplir, ensemble, en communauté, la mission de prêtre  qui nous a été confiée le jour de notre baptême : faire l’intermédiaire, le pont entre les hommes et Dieu, parler à Dieu au nom de tous les hommes, lui présenter la vie de tous les hommes, aujourd’hui, ne pas rester concentrés sur nos petites vies à nous, mais ouvrir notre cœur à la dimension du monde, être une Eglise catholique, c’est-à-dire dont la vocation est d’embrasser universellement tous les êtres humains dans un même amour. C’est la Prière universelle. Celles et ceux qui interviennent maintenant parlent à Dieu au nom de tous les êtres humains, dont ils font partie. Pour signifier cela, et le rendre visible, celles et ceux qui parlent à Dieu sortent de l’assemblée, si possible restent dans l’allée centrale, au milieu de leurs sœurs et de leurs frères qu’ils représentent. Comme il s’agit là d’une prière à Dieu, elles et ils se tournent vers Celui à qui ils parlent. Elles et ils ne Lui tournent pas le dos ! Elles et ils sont donc tournés vers la croix qui est sur l’autel, Et non pas vers leurs sœurs et frères qu’ils représentent, auxquels ils ne s’adressent pas, mais au nom desquels ils parlent.
La présentation des dons  Maintenant, prendre le pain, prendre le vin, comme Jésus, le soir du Jeudi Saint, prit le pain et prit le vin. Le pain et le vin sont la synthèse de tout ce que la terre peut offrir de richesse, de sécurité, d’énergie, de fruits mûris au soleil de Dieu, cadeaux reçus, gratuitement, mais aussi travaillés par la main des femmes et des hommes : fruits de la terre et du travail des hommes. Le pain, c’est le signe de tout ce dont l’être humain a besoin pour vivre. Le vin, c’est le signe de l’amitié, de la joie, de la fête. Seigneur, nous te présentons ce que nous avons reçu de toi, et que nous avons travaillé.
Pour lire la suite, qui concerne la prière de la « secrète », la préface, la prière eucharistique, le Notre Père, la prière pour la Paix, l’Agneau de Dieu, la communion, la prière d’action de grâce, la bénédiction, l’envoi en mission, il vous faudra attendre un peu … ‘’ Vous serez sauvés si vous revenez et si vous restez calme. Votre courage sera de rester tranquille, et d’avoir confiance ’’ (Isaïe, 30,15) Restez tranquille, ayez donc confiance : arrivera le jour où le tisserand du site de la Communauté de Paroisses ‘’ Les portes du Kochersberg ’’ aura tissé la suite de cette grande page.